La télémédecine est encore au stade expérimental en France, en particulier dans le domaine du handicap. Le centre départemental de repos et de soins de Colmar est l’un des cinq pilotes qui participe à un projet de télémédecine en milieu médico-social en région Alsace. L’expérience a été menée dans un foyer hébergeant 100 adultes souffrant d’un handicap sévère. Elle a été réalisée sur 3 mois consécutifs avec une prise en charge exclusivement en télémédecine par le médecin en charge du foyer habituellement. Sur les 112 téléconsultations, la durée moyenne de l’acte a été de 14minutes. Les motifs de consultation étaient variés (dermatologie, traumatologie, ORL, neurologie, psychiatrie…). L’âge moyen des patients était de 49ans, la moitié présentait des troubles cognitifs. Cent pour cent des patients étaient satisfaits à très satisfaits et 93 % étaient compliants à très à l’aise à ce mode de consultation. L’équipe infirmière était satisfaite à très satisfaite dans 90 % des cas. Le médecin a lui-même estimé son niveau de confiance élevé avec un indice moyen de confiance de 3,5/4. Au cours de ces trois mois, l’organisation s’est pragmatisée : en termes de technologie, en termes de locaux, concernant le développement de nouvelles compétences. La durée d’une téléconsultation tend à s’approcher de la durée d’une consultation classique. À l’heure actuelle, l’examen physique reste limité, mais il pourra être amélioré grâce à la prochaine mise en œuvre d’un système de télé-échographie. L’adhésion du patient était excellente certainement parce qu’il crée un sentiment de valorisation de la personne en situation de handicap. Les troubles du comportement ont diminué, détournés par la curiosité liée l’effet de la nouveauté. Cette expérience innovante en France a montré que la télémédecine est possible dans le domaine du handicap. Cet outil démontre son utilité tant pour la consultation de médecine générale en foyer, mais aussi en coordination médicale et psychosociale, dans la continuité des soins, le développement de nouvelles compétences multi-professionnels et de la revalorisation éthique du patient en situation de handicap.

Telemedicine is still at an experimental stage in France, especially in the field of disability. The centre départemental de repos et de soins (Departmental Center for Rest and Care) in Colmar (France) is one of five pilot sites participating in a regional telemedicine project in care and nursing homes. This structure led its experiment in a disability care home comprising 100 beds. The experiment was performed over three consecutive months with care performed exclusively by telemedicine by the doctor usually managing the center. Of the 112 teleconsultations, the average duration of the act was 14minutes. The reasons for consultation were diverse (dermatology, traumatology, ENT, neurological, psychiatric, etc.). The average age of patients was 49 years, and half presented cognitive disorders. All patients were satisfied or very satisfied, and 93% were compliant or very comfortable with this type of consultation. Nurses were satisfied or very satisfied in 97% of cases. The remote doctor was more confident in diagnosis with an average of 3.5/4. Over these three months, the organization improved in terms of technology, premises and the development of new skills. A teleconsultation session lasted about the same time as a conventional consultation. Physical examination was limited but will be improved with the upcoming implementation of a tele-ultrasound system. Patient compliance was excellent because the teleconsultations created a feeling of valorization. Behavioral disorders were reduced as attention was diverted to the novelty of the consultation. This innovative experiment in France showed that telemedicine is possible in the field of disability. It is a useful tool for medical and psychosocial coordination, continuity of care, development of new multi-professional skills, and the ethical appreciation of patients with disabilities.